Paul & Suzee Grilley présente leur méthode et approche du Yin Yoga qui connaît un véritable succès sur la scène du yoga depuis presque deux décennies maintenant. Comblant ainsi un vide laissé par une approche très dynamique et compétitive du yoga, rapidement happée par le consumérisme et le numérique. Paul et Suzee Grilley sont considérés comme les fondateurs de l’approche du Yin Yoga..
Consumérisme qui depuis longtemps rattrape le yin que tous les profs en manque d’inspiration disent pratiquer et enseigner (C’est un des trucs à la mode). Je ne discrédite en rien la méthode, je m’y suis intéressé et acheter le bouquin de Bernie Clark qui contient une masse d’information super intéressantes et que j’applique dans les cours pour seniors. Par ailleurs je retrouve beaucoup de points communs avec le yoga thérapeutique chez Iyengar. Ce que je constate, ce sont des profès qui sous caution de faire du yin vont dans les facilités de leur corps sans appréhender les conséquences sur le long terme.
C’est devenu une pratique fourre tout, qui frotte le client- élève dans le sens du poil sans jamais le confronter dans ses limites. C’est la que le consumérisme rattrape cette formidable méthode à la base qui correspondait à un besoin urgent d’arrêter de faire une compétition du yoga. Aujourd’hui tout le monde fait du hatha flow vinyasa et du yin et même du yin flow??? D’ici deux ans ce sera d’autres pratiques qui seront Mainstream et la le yin redeviendra intéressant. Merci de ne pas mal interprété ce que j’ai écris.
Oui nous sommes constamment en tant que profs face à nos ego. Il est parfois difficile d’y résister, on est tanté de plaire. C’est pour cela que je continue à suivre les cours de mon professeur- maître en Iyengar qui a un côté parfois irascible et qui s’est bâti sur la grande sincérité de la pratique sans jamais tomber dans la facilité de plaire. La tendance du dev personnel aujourd’hui et par ricochet dans le monde du yoga est de ne jamais accepter la souffrance, la mort, la blessure, les échecs qui sont pourtant là où nous progressons le plus en tant qu’êtres humains.
C’est difficile de se confronter à cela, avec sa propre noirceur et c’est toute la profondeur des enseignements du hatha yoga, union du soleil et de la lune. C’est ce côté trop « rond » trop « flow » d’un certain yoga actuel que je critique parce que d’une certaine facilité et assez immédiatement maîtrisé il esquive la profondeur d’une relation au corps. Le yoga est aussi une histoire d’établir une relation avec soi-même à partir du corps ( l’aspect tangible du reel) .
Si celle- ci est superficielle, trop facile, trop immédiate, la relation au corps devient une sorte de conditionnement qui par ricochet enfermé la personne dans une relation qui leloigne d’elle même. Ce genre de pratique est endémique à notre style de vie, zapping et réseaux sociaux, masse d’informations superficielles qui développe une sorte d’intelligence hyperactive.
Mon fils a maintenant 19 ans, et je suis étonné et assez surpris de son intelligence vive et rapide, ainsi que celle de des copains. Mais en même temps je sens un grand déracinement de leur part. Il leur manque les fondations, une certaine tradition (ne le comprenez pas mal..svp..) Bref un ancrage. J’ai perso un énorme plaisir d’enseigner deux cours à l’université et j’admire la Vivacité de ses jeunes. J’essaie de leur apporter un peu de cet « ancrage » et alignement dans la pratique. Mais en tout cas, j’y ai beaucoup beaucoup de plaisir ainsi qu’avec les seniors qui ont besoin d’un autre type d’ancrage.
Le public avec lequel j’ai plus difficile, est les personnes ayant pratique le vinyasa , flow. La première fois qu’ils viennent à mes cours il ne comprennent pas mon cours et soit il accroche ou s’entoure le plus vite possible. Je sens une grande solitude et une déconnexion au corps même si celui ci a les qualités de souplesse.