Les risques du yoga
Cet article a un grand mérite, celui de poser des questions substantielles tant qu’à nos pratiques du yoga. Cependant, il reste superficiel et bourré de « ready to think ».( poncifs, clichés).
La dichotomie sur lequel se base l’article, c’est à dire Est-Ouest/ Occident -Orient est depuis longtemps dépassée, surannée, inopérante. Daryush Shayegan, philosophe iranien, propose la thèse de l’être, ( c’est à dire chacun de nous ), qui porte en lui, sous forme de strates conscientes et inconscientes, les multicouches de civilisations qui nous ont précédées. C’est l’idée qu’à travers la mondialisation, la modernité, nous sommes tous un peu américains, un peu indiens, un peu français. Cela s’applique aux croyances religieuses, philosophiques. A part dans une zone perdue des Maldives, il n’y a plus de cultures intouchées et pures.
La civilisation monothéiste dont nous émergeons, nous a laissé orphelins de nous-mêmes. Le christianisme en voulant imposer à tout prix son idéologie monogame, a liquidé toutes les croyances qui nous reliaient aux mystères et à la magie du réel et a ainsi préparé le terrain à une civilisation « fonctionnaliste » sans racines. Il ne nous restait plus qu’à nous débarrasser de ce père dieu devenu inutile et obsolète.
Etrangement, l’expansion impériale et génocidaire de notre « white christian » civilisation, nous a mis en relation avec des peuples qui continuent à être en contact avec cette magie du réel. On connait la suite de l’histoire… les camps nazi, Apollo 11, l’I Phone. Nous sommes aujourd’hui les enfants du New age. Nous sommes passés par Freud et sa tentative d’arpenter scientifiquement nos plus sombres archaïsmes. Jung et son concept d’inconscient collectif. Husserl et la phénoménologie qui tente de cerner la conscience sans préconçu dans ses propres phénomènes ( une des sources de la sophrologie ). Lacan et sa psychanalyse du langage.
C’est marrant parce que en écrivant celà , j’ai comme l’impression que la force du yoga, ou en tout cas de sa philosophie, est de rassembler en sa pratique tous ces concepts. Il les a synthétisés, rassemblés et a réussi à englober dans cette recherche de la libération de la conscience, les « anciennes croyances » d’avant les monothéismes.
Est sans doute la conséquence de cette grande erreur d’avoir voulu associer par souci d’objectivisation scientifique, la psychologie positiviste. Pour parler aux « Occidentaux » certains yogi, à raison, se sont tournés vers la science pour empêcher la discipline du yoga de disparaître.
Il existe un tabou « Bien être » sur les pratiques de yoga alors que ces pratiques sont puissantes et nous renvoient à des formes d’énergies qui sans une réelle introspection risquent de nous « péter » à la gueule. Les djiins, esprits, dieux, croyances en la réincarnation sont des protections en ce sens qu’elles incarnent et mettent des formes sur ces énergies subtiles des différentes couches de notre conscience. Les sages anciens en avaient une grande connaissance. Zeus en conflit avec Athéna provoquant des séismes à l’échelle humaine et naturel, est une grille de lecture qui pose le mystère du monde dans une incarnation des énergies du réel, du cosmos.
Notre modernité nous met en face de nos responsabilités. Nous avons le pouvoir de détruire la planète ou de la préserver. Il en va ainsi de notre Etre. Nous possédons grâce à des outils comme le yoga, la possibilité de nous explorer. D’explorer la vastitude de notre Etre dans ses multiples couches. Réduire le yoga à une pratique de sur-expansion de notre petit moi est un danger que révèle cet article car au lieu d’être une exploration de Soi, elle en devient une fuite de Soi.